1 novembre 2023

Tricoter des torsades avec Plassard, rien de plus facile !

Ah, les torsades ! Ce moyen si fantastique d’ajouter de la texture et de l’élégance dans vos projets à tricoter, pour de simples guêtres, des chaussettes ou de sublimes pulls au style irlandais.

Et pourtant, vous n’avez jamais osé vous lancer dans la réalisation de ces points par crainte de la difficulté, car oui, à les regarder, cela semble très technique. Chez Plassard nous avons pensé à vous et dans ce nouvel article, nous allons déconstruire cette croyance en vous expliquant pas à pas en quoi consistent les torsades et comment les tricoter. Et croyez-nous, il n’y a rien de plus à faire que de glisser et mettre en attente quelques mailles.

Tout d’abord, un peu d’histoire

Les motifs de torsades en tricot sont un exemple de la manière dont différentes cultures ont développé des traditions artisanales uniques en utilisant des techniques similaires pour créer des vêtements et des articles textiles significatifs. Chacune de ces cultures a ses propres variations et significations associées aux motifs de torsades, contribuant ainsi à la richesse et à la diversité du monde du tricot.

Les plus connues sont les torsades irlandaises également connues sous le nom de “Aran stitches”, qui sont bien plus que de simples motifs décoratifs sur les pulls traditionnels d’Irlande. Chaque torsade a une signification unique qui remonte à des siècles d’histoire celtique. Par exemple, la torsade en forme de corde symbolise l’unité familiale, tandis que la torsade en forme de diamant représente la richesse et la prospérité. Les entrelacs complexes reflètent le lien entre l’homme et la nature, tandis que les motifs en épi de blé sont un hommage à la récolte abondante. Les tricoteur·se·s irlandais·e·s ont transmis ces mélanges de points et motifs de génération en génération, créant ainsi des pièces uniques et significatives qui racontent l’histoire de leur culture et de leurs racines. Ainsi, chaque torsade tricotée est bien plus qu’une simple technique artisanale ; c’est une fenêtre ouverte sur l’âme irlandaise et son riche héritage.

Bien que les torsades irlandaises soient particulièrement célèbres, elles ne sont pas limitées à cette seule culture. De nombreux autres pays et cultures ont également incorporé des motifs de torsades dans leurs traditions comme l’Écosse, le Pays de Galle ou l’Angleterre, mais aussi les pays scandinaves comme la Norvège ou l’Islande.

Le sens et la symbolique des ces torsades se sont dilués dans le temps mais rien ne nous empêche de nous amuser avec leurs circonvolutions ludiques et joyeuses pour apporter de la fantaisie et de la personnalité à nos créations.

Alors c’est parti pour un petit tour d’horizon des bases et astuces pour vous lancer dans cette technique passionnante qui permet d’obtenir des ouvrages exceptionnels tant par les motifs que par les textures, idéale pour personnaliser de petits accessoires pour commencer ou des vêtements pour les plus aguerri.e.s.

Matériel nécessaire

  • Des aiguilles à tricoter de la taille appropriée pour votre fil.
  • Du fil à tricoter adapté au modèle de votre choix.
  • Une aiguille à torsades, également dite « auxiliaire » ou un câble à torsades, qui facilitent le processus. Nous vous donnerons même des astuces pour utiliser des objets du quotidien qui feront également l’affaire !
Exemples de différentes aiguilles auxiliaires ou câbles à torsades

Principe

La peur de se lancer dans les torsades réside dans la découverte de diagrammes et codes inconnus dans un patron. Mais croyez-nous, tout vous sera plus simple avec les explications suivantes.

Pour réaliser des torsades il faut croiser les brins de laine pour former des motifs en relief. Des mailles sont mises en attente sur une aiguille auxiliaire placée à l’avant ou l’arrière de l’ouvrage puis elles sont croisées vers la gauche ou vers la droite en fonction du point voulu. Pour le choix de l’aiguille auxiliaire privilégier un diamètre d’un numéro de moins que la taille d’aiguilles employée pour l’ouvrage.

Ces torsades peuvent se faire sur une largeur de 2, 4, 6, 8 voire plus de mailles. Le mailles croisées resserrant le tissu, il est préconisé de ne pas dépasser les 8 mailles de largeur.

Comprendre les abréviations

Par convention, nous utilisons des abréviations anglo-saxonnes pour les torsades. On lira CXB ou CXF :

  • C signifie « cable » en anglais, qui signifie torsade.
    • X est la largeur de la torsade en nombre de mailles. Ce nombre est à diviser par deux pour avoir le nombre de mailles à mettre en attente sur l’aiguille auxiliaire.
    • B : pour « back » en anglais, indique que l’aiguille auxiliaire doit être placée à l’arrière du tricot
    .
    • F : pour « front » en anglais, indique que l’aiguille auxiliaire doit être placée à l’avant du tricot.

Voici quelques exemples pour comprendre, avec les représentations sur diagramme correspondants :

 C4B

 « Cable 4 back » :  glisser 1m sur l’aiguille auxiliaire comme pour les tricoter une à une à l’envers, placer cette aiguille à l’arrière de l’ouvrage et tricoter 1 mailles à l’endroit. Replacer les 2 mailles de l’aiguille à torsades sur l’aiguille droite sans changer leur orientation et les tricoter normalement à l’endroit. Vous obtiendrez une torsade sur 2 mailles avec un croisement orienté vers la droite.

 C4F

 « Cable 4 front » : vous allez mettre en attente 2 mailles sur l’aiguille auxiliaire (comme pour les tricoter à l’endroit, une à une), placer l’aiguille à l’avant et tricoter à l’endroit 2 mailles. Replacer les 2 mailles en attente sur l’aiguille droite et les tricoter à l’endroit. Vous obtiendrez une torsade sur 4 mailles avec un croisement orienté vers la gauche.

Ainsi, vous aurez différents types de torsades : C2B/C2F sur 2 mailles, C4B/C4F sur 4 mailles, C6B/C6F sur 6 mailles, etc. Il existe même des torsades sur un nombre impair de mailles, mais c’est habituellement bien expliqué sur les diagrammes.

Comprendre les diagrammes

Souvent, ce qui freine les tricoteurs et tricoteuses dans cette technique, c’est le diagramme. Pourtant, une fois que l’on a tricoté quelques torsades, la compréhension de ceux-ci est plutôt simple.
Voici quelques indications : chaque symbole sur le diagramme représente une action à effectuer avec vos aiguilles et vos mailles. Les flèches indiquent généralement la direction de la torsade, à savoir :

  • Une flèche pointant vers la droite signifie que les mailles sont croisées vers la droite en plaçant l’aiguille auxiliaire à l’arrière de l’ouvrage (« back »).
  • Tandis qu’une flèche pointant vers la gauche indique une torsade vers la gauche en plaçant l’aiguille auxiliaire à l’avant de l’ouvrage (« front »).

Ne jamais perdre le fil

Une autre difficulté réside dans la lecture de son tricot afin de définir le nombre de rangs que l’on a tricoté entre deux rangs de torsades. Cela peut en effet être flou lorsque l’on débute. Mais en tricot, rien n’est impossible et nous, les tricoteurs et tricoteuses, avons la chance d’avoir un tas d’outils pour nous repérer. Dans ce cas précis, il s’agit tout simplement d’un marqueur de progression (que l’on appelle aussi « progress keeper »). Une simple petite épingle de type ampoule fera également l’affaire.

Utilisez ce marqueur pour repérer le rang de torsades et ainsi compter le nombre de rangs tricotés ensuite et être prêt·e pour le prochain rang de torsades. Selon les modèles et les torsades, il peut s’agir d’un seul rang, 2, 3, 4 … Tout sera expliqué dans votre patron.

Exemples de marqueurs de rang

J’ai perdu mon aiguille auxiliaire, que faire ?

Nous sommes nombreux et nombreuses à tricoter en dehors de la maison. Nous emportons notre sac à projet dans la voiture, en salle d’attente, dans le train, au parc, en terrasse. Le meilleur moyen de ne pas perdre cette petite aiguille baladeuse est de l’insérer entre les mailles du tissu de notre ouvrage.

Si toutefois vous veniez à perdre cette aiguille à torsades, ne paniquez pas. Votre marqueur de rang est un allier fidèle. Accroché à votre tricot lorsque vous tricotez entre les rangs de torsades, vous pouvez le décrocher et l’utiliser pour mettre en attente vos mailles sur le rang de torsades.

Mais il existe un tas d’objets qui pourront remplacer votre aiguille auxiliaire en cas de perte : un cure-dent, une épingle à nourrice, une épingle à cheveux … C’est tout aussi facile à utiliser qu’une aiguille à torsades, et vous allez obtenir le même résultat !

Sachez que certaines tricoteuses n’utilisent même aucun outil pour mettre leurs mailles en attente ! Même pas peur ! Et ça, vous en serez assurément capable un jour …

Pour les plus frileuses, il existe une alternative …

Si vous adorez l’aspect des torsades mais n’osez pas encore vous lancer, voici des alternatives intéressantes qui ne nécessitent pas de croiser les mailles. Un jeu plus simple d’augmentations et diminutions permet également d’obtenir un bel effet de texture et profondeur. En voici un exemple :

Pour tricoter ce point, il vous faudra un multiple de 5 mailles + 2 mailles supplémentaires :

Rang 1 (end du travail) : *2 m env, 3 m end ; répéter à partir de * jusqu’à 2 m avant la fin du rg, 2 m env
Rang 2 : 2 m end, *3 m env, 2 m end ; répéter à partir de * jusqu’à la fin du rg
Rang 3 : *2 m env, 1 m glissée, 2 m end, 1 jeté, rabattre la m glissée sur les 2 m end et le jeté, rabattre la m glissée sur les 2 m end et le jeté ; répéter à partir de * jusqu’à 2 m avant la fin du rg, 2 m env
Rang 4 : répéter le rg 2

Répéter ces 4 rangs sur la hauteur désirée.

Ce point sera du plus bel effet pour tricoter un bonnet, une écharpe, un snood et leur donner un petit air irlandais !

Découvrez nos modèles à torsades

Nous avons sur notre site de très nombreux patrons de vêtements et accessoires à torsades, couplés ou non avec d’autres points ou du jersey.

Pour débuter

L’idéal est de s’entraîner sur une écharpe ou un snood pour ne pas avoir à gérer augmentations ou diminutions et ainsi rester concentré·e sur vos torsades ! En détail fantaisie ou en all-over, vous allez adorer vous emmitoufler dans ces écharpes oversize bien denses et chaudes avec leurs torsades !

Pour les plus aguerri·e·s

Une fois que vous maîtrisez cette technique de mailles croisées, n’hésitez pas à donner libre cours à votre imagination et à vous lancer dans des modèles plus complexes associant différentes sortes de torsades.

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